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REGISTRES DU BUREAU
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[i57-]
Chevallier du Guet résolu donner coup ceste nuict prochaine.
Toutesfois avant que ce faire, en avoient bien voullu communicquer et avoir sur ce la volunté de Messieurs de la court de Parlement. Lesquelz en fin auroient advisé renvoyer ledict sieur Chevallier du Guet en poste vers Sa Majesté, avec lettres de lad. Court, pour sur ce faire declaration de son commandement et retirer quelques lettres addressant au Recteur de l'Université de Paris et aultres ayans commandemens sur les escolliers, affin de les contenir et faire en sorte qu'il n'advienne aulcung inconvenient de ce costé. Dont il avoyt bien voullu donner advis à Messieurs, les Eschevins de la Ville, affin d'adviser et donner ordre ad ce que l'on debvoit faire pour l'execution du commandement du Roy et conservation dc lad. Ville.
Et à l'instant auroyent esté expediées à Sa Majesté, à celle de la Royne sa mere et à Monseigneur le duc d'Anjou, les lettres de la Ville, dont la teneur ensuict :
"Sire, sachans que Monsieur le Chevallier du Guet de ceste Ville estoit despesche en poste vers Vostre Majesté, nous n'avons voullu faillir l'accom-paigner de noz lettres et du discours au vray de tout ce qui s'est faict et passé en ceste Ville, depuis nostre derniere depesche, includz en ce pacquet, pour presenter à Vostre Majesté; qui sera cause, Sire, que ne vous en ferons cy aulcune mention, pour eviter prolixité, d'aultant aussy que, graces à Dieu, toutes choses sont à present en ceste Ville en toute paix, repos et tranquilité, entretenant tousjours noz forces pour les employer et nous ensemble à l'execution et entier accomplissement de voz bons commandemens, que nous attendons d'heure à aultre. Vous asseurant, Sire, que y vacquerons et exploicterons en telle dextérité et couraige que y serez obey et rendu contant et satisfaict, comme nous ferons en toutes autres choses qui regarderont vostre service. Priant sur ce le Createur vous donner, Sire, en très perfaicte santé très longue et très heureuse vie.
"De Paris, ce unziesme jour de Decembre mil cinq cens soixante unze.
"Voz très humbles et très obéissans serviteurs et subjeetz,
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Et ne sera obmis à dire que l'on a ordinairement donné advis de tout ce qui s'est passé à Monseigneur le mareschal de Montmorency.
"Faict le mardy xi" jour de Decembre 1571.»
15. — [Menaces aux archers défaillants.] io décembre 1571. (A, fol. 256 v°; B, fol. 182 r°.)
Pour ce que la pluspart des archers ne sont comparuz et n'ont obey aux commandemens à eulx faictz, auroict esté contre eulx expedié l'ordonnance qui s'ensuict :
#e par les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris.
"Soict signiffié aux archers de lad. Ville dont les noms seront baillez par leur cappitaine, que le deffault qu'ilz feirent le jour d'hier de comparroir a esté contre eulx donné, et qui leur sera signiffié de rechef que là où ilz ne viendront presentement nous trouver en l'Hostel de la Ville, affin de tenir main forte que aulcune sédition n'advienne en icelle, que Dieu ne veulle, ilz seront declairez rebelles au Roy et comme telz seront pugnis par confiscation de corps et de biens.
"Faict au Bureau, le dixiesme jour de Decembre 1571.15
16. ---- [La TRANSLATION DE LA PYRAMIDE
DE NOUVEAU AJOURNÉE.]
io décembre 1571. (A, fol. 267 r°; B, fol. 182 r°.)
Ce jour d'huy dixiesme Decembre mil cinq cens soixante unze, Monsieur le Prevost des Marchans estant au Bureau de ia Ville de Paris a dict avoir ce jour d'huy receu lettres du Roy, dont il a faict lecture et dict, oultre le contenu èsd. lettres, que Monsieur le Chevallier du Guet, porteur desd, lettres, luy a dict la volunté du Roy estre telle que lad. Croix et Pyramide soit abattue promptement, toutes excuses Cessans; et que pour la longueur qui y avoit esté tenue, Sa Majesté estoit en propos de priver Monsieur le Prevost de Paris de son estat, et ceste Ville encourir l'indignation de Sad. Majesté. Au moyen de quoy et pour ad ce pourveoir, auroient lesdictz sieurs Prevost de Paris, des Marchans et
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Ie maréchal de Montmorency à venir l'assumer. Celui-ci ne s'étant pas rendu à cet appel, la Cour retombe dans une inaction dont une lettre menaçante du Roi, reçue le 18 décembre, parvient à grand'peine à la faire sortir. (Voir la note ci-dessous, p. 421.) C'est que jusqu'alors on avait conservé l'espoir de faire revenir le Roi sur sa résolution. Le 11 décembre encore, la Cour lui envoyait un messager porteur des plus instantes représentations.
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